mardi 5 septembre 2023

NIGER: ALLONS-NOUS ENCORE NOUS ENTRETUER POUR EUX?

Nul ne peut nier que le chaos actuel au Sahel, avec son lot de putschs, est la conséquence logique de l'intervention barbare sans service après-vente des Occidentaux en #Lybie sous le label de lutte pour l’instauration de la #démocratie. Il est aussi le résultat de l’incapacité des élites politiques africaines à faire de la démocratie un tremplin pour le développement de nos Etats.
Oui, encore la démocratie ! Mais quelle fermeté les auteurs de l’intervention en Lybie ont-ils eue pour instaurer la démocratie dans ce pays ? Pour l’#Occident, qui voulait régler son compte à #Kadhafi, dès que « le dictateur » est tombé, l’objectif est atteint ! Ainsi, en lieu et place du seul "dictateur sanguinaire qui voulait massacrer son peuple", l'Occident a fait émerger des milliers de fanatiques sans scrupules dont la terreur gangrène toute la bande sahélo-saharienne. Quelle injonction nos dirigeants africains ont-ils faite aux auteurs pour que le service après-vente y soit assuré ?
Comment comprendre le combat pour la démocratie avec des appréciations à géométrie variable pour des actions de même nature ? Lorsque le président #Macron parle de "coup d'État parfaitement illégitime" au Niger, doit-on comprendre que celui au Tchad, qui bénéficie de ses faveurs et de la camaraderie des présidents dits démocrates de la #CEDEAO, est parfaitement légitime ? La caution donnée au fils par la présence physique personnelle de Macron pour remplacer le défunt père émanait-elle de l’expression populaire démocratique du peuple tchadien ? Comment comprendre que ce soit cet héritier qui est désigné pour administrer l’ordonnance de la démocratique au nom de la CEDEAO aux auteurs du #putsch au Niger ? N’est-ce pas là « l’hôpital qui se moque de la charité » ?
Sinon, comment continuer à faire l'éloge d'une démocratie qui ne donne pas à la masse populaire la possibilité de jouir des ressources de sa terre ? Visiblement, personne au sommet de la CEDEAO ne croit encore à la puissance du dialogue démocratique !
Peuple d'Afrique, allons-nous continuer à nous entretuer pour bâtir une démocratie qui ne nourrit que quelques bouches d'élites et les intérêts de puissances extérieures ? D'ailleurs de quelle démocratie parlons-nous encore ? Une démocratie dans laquelle les partis politiques sont plus des regroupements communautaristes et régionalistes que des constructions idéologiques ? Quelle crédibilité pour une démocratie où femmes et jeunes qui constituent l’essentiel de l’électorat sont relégués au second plan ou simplement utilisés au gré du mieux offrant ?
Ce dont il s'agit aujourd'hui dans le sahel n'est pas une histoire de démocratie, il est une affaire d’intérêts purement personnels et de combat géostratégique.
Non, la jeunesse africaine, les peuples africains ne sont pas plus barbares que ceux qui veulent leur enseigner la paix en leur créant les conditions de misères. Ils ne sont pas plus dangereux que ceux qui leur vendent les moyens de guerres fratricides. Les jeunesses africaines n'ont rien non plus contre l'Occident, ni contre leurs propres élites politiques auxquelles ils ont déjà tout donné sans la moindre reconnaissance. Elles ne demandent que la justice sociale et un minimum d’épanouissement économique.
Face aux questionnements légitimes des populations meurtries, on oppose toujours le discours d’un peuple immature et de l’assisté qui ne respecte pas son protecteur désintéressé : "nous sommes là pour vous aider, nous n'avons aucun intérêt chez vous". Des propos grossièrement fallacieux, vides de sincérité et de pudeur. Heureusement que la réponse la plus cinglante à cette posture a été justement donnée par l’ancien président français Jacques #Chirac qui disait :"une bonne partie de l'argent qui est dans notre porte-monnaie vient précisément de l'exploitation, depuis des siècles, de l'#Afrique". N'est-ce pas on ne peut plus clair ?
Les frustrations sociales, les supposés sentiments anti occidentaux, les soutiens à ces coups de forces répétés ne sont-ils pas essentiellement liés à l'incapacité de nos dirigeants africains à garantir le minimum de paix et de développement à nos populations, mais également aux jeux obscures de l’Occident ?
Lorsque la #France est venue aider à stopper les terroristes à partir de Konna au #Mali, le peuple malien a chanté les louanges du président et du peuple français et les a remerciés, même si celle-ci nous a rappelé qu'elle était venue rembourser une "dette". Admettons-le, même si des milliers d’Africains déportés en Europe pour lutter contre l’Allemagne nazie n’a rien de comparable avec l’assistance de Serval et des missions dérivées.
Beaucoup d'enfants maliens nés dans cette mouvance ont été prénommés "François Hollande" (président de la France à l'époque). Donner le prénom d'un tiers à sa progéniture est un des honneurs les plus élevés dans notre culture. Et nul n'a tordu les mains à ces parents ; seulement ils avaient bien le sentiment d'avoir été aidés.
Mais si après 10 ans d'intervention la situation ne fait que s'empirer, au point que les mêmes populations ressentent le manque de volonté réelle d'éteindre le feu, leur frustration ne peut qu'être légitime et ne doit en aucune manière être confondue à de l’ingratitude.
Comment comprendre qu’aujourd’hui encore que ce soit l’ex puissance coloniale qui soutient mordicus la volonté de la CEDEAO de rétablir la démocratie en Afrique. Chaque sortie des autorités françaises pour appuyer cette posture va-t-en-guerre est perçue par une bonne partie du peuple africain comme une mainmise sur les décideurs de la sous-région. Ainsi donc, la pire erreur que la France commettrait serait d’apporter un quelconque appui à une éventuelle intervention militaire de la CEDEAO au Niger.
Dans la situation actuelle des pays du Sahel, toute intervention armée pour le seul prétexte de la démocratie n’aura que de conséquences fâcheuses contre les peuples déjà meurtris. Les décideurs de notre chère organisation ne doivent pas être la manche de l’épée de décideurs extrarégionaux pour briser le peu de souffle qui anime le peuple résiliant de l’espace CEDEAO ! Ils doivent œuvrer pour que l’unique recours soit la voix politique ! Enfin, ils doivent œuvrer pour que le citoyen ordinaire jouisse réellement de son adhésion aux idéaux de la démocratie partout dans notre espèce pour que cessent les interruptions brutales anticonstitutionnelles des pouvoirs dans notre espace communautaire !
Bocary Guindo, citoyen!

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